Une structure juridique originale, un label prestigieux
L'Opéra national du Rhin doit son caractère exemplaire à l'apport spécifique des trois villes qui le composent, Strasbourg, Mulhouse et Colmar, qui ont chacune leur propre activité créatrice : l'Opéra à Strasbourg, le Ballet de l'Opéra national du Rhin, centre chorégraphique national depuis 1985, à Mulhouse, et l'Opéra Studio, cellule de formation pour jeunes chanteurs, à Colmar.
Institution incontournable de la vie lyrique française et internationale, l’Opéra national du Rhin est récompensé en novembre 1997 par l'obtention du label "Opéra national". Quelque 400 événements (spectacles, activité jeune public, visites, etc.) ont lieu chaque saison à Strasbourg, Mulhouse et Colmar, mais aussi en région, attirant plus de 100 000 spectateurs. Un quart des spectateurs a moins de 26 ans. La politique d'action culturelle engagée de l’Opéra national du Rhin favorise l'accueil des publics empêchés.
Plusieurs événements ont lieu hors des murs de résidence de l’Opéra national du Rhin. À Strasbourg en 24/25, des représentations ont lieu à la Cité de la Musique et de la Danse, au Centre socioculturel de la Meinau et au Théâtre de Hautepierre.
Un peu d'histoire...
Strasbourg n’est équipée d’un véritable théâtre qu’au début du XIXe siècle. Au cours du siècle précédent, les pièces en français se donnaient dans un ancien magasin d’avoine situé sur la place, tandis que le théâtre allemand se jouait au Poêle des Drapiers.
Le nouveau théâtre planifié par l’architecte Jean Villot et l’ingénieur Robin en 1804 ne sera achevé qu’en 1821, fermant la perspective de la place Broglie à l’est. Le bâtiment à la silhouette fonctionnelle et sobre reste dans la tradition des théâtres français qui jouent la carte d’un néoclassicisme monumental, caractérisé ici par un majestueux portique à six colonnes ioniques, d’ordre colossal, côté place. Six statues de muses conçues par le statuaire Landolin Ohmacht ponctuent cette élévation : Euterpe, Clio, Thalie, Melpomène, Erato et Terpsichore.
Les quinze travées de longueur s’interrompent par un décrochement médian de cinq travées, laissant déceler la présence à l’intérieur de la grande salle de spectacle en fer à cheval à l’italienne, au décor rouge et or ponctué d’angelots.
Destruction en 1870, reconstruction en 1873
Après avoir essuyé un bombardement en 1870, le théâtre est restauré en 1873, l’occasion de modifier sa façade orientale tournée vers la Kaiserplatz appelée à devenir le point focal du nouveau plan d’urbanisme wilhelmien. Cette nouvelle élévation ponctuée de demi-colonnes ioniques et ornée de masques sculptés adoptera un plan arrondi : une forme permettant de la coiffer d’une demi-coupole qui fera écho à celles des palais de la Kaiserplatz.