Balade dans la grande-île et la Neustadt
Grâce à cette petite balade, partez à la découverte du bien strasbourgeois inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO !
En guise d'introduction...
Grâce à son patrimoine exceptionnel, le centre historique de Strasbourg figure sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La Grande-Île, ellipse insulaire autour de la cathédrale, est le premier ensemble urbain français inscrit en 1988. Puis la reconnaissance du patrimoine de la Neustadt a amené la ville à étendre le bien à cette extension urbaine dessinée sous l’empire allemand. L’Unesco a adopté ce nouveau périmètre en 2017.
Au sein d’un paysage singulier organisé autour des cours d’eau et canaux, la Grande-Île et la Neustadt forment un ensemble urbain caractéristique de l’Europe rhénane. Les échanges d’influences entre France et Allemagne autant que les périodes significatives de l’histoire européenne sont inscrits dans le tissu urbain et l’architecture de la ville.
Etape 1
Place du château
Les limites de la place du Château - à l’origine le Fronhof (cour des Corvées) - sont déterminées par l’Évêque de Strasbourg dès le début du 13e siècle. Les édifices qui l’entourent illustrent 3 périodes déterminantes de l’histoire de l’architecture de la ville :
- La cathédrale et l’aile gauche de l’Œuvre Notre-Dame (1307) témoignent de la période gothique
- l’aile droite (1580) illustre la Renaissance
- le palais Rohan est caractéristique de l’architecture française du 18e siècle.

Etape 2
La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg
La cathédrale, dont la construction a duré près de 4 siècles, constitue une véritable encyclopédie de l’architecture médiévale. Aux alentours de 1230, elle est le vecteur des formes gothiques venues du royaume de France. La façade occidentale, par son audace et ses dentelles de pierre, témoigne du savoir-faire des tailleurs de pierre de la loge strasbourgeoise. La flèche, chef d’œuvre achevé en 1439, relève d’une prouesse technique restée inégalée jusqu’au 19e siècle.
Elle témoigne de la prééminence du chantier en Europe et illustre l’apogée de Strasbourg en tant que Ville libre du Saint-Empire romain germanique.

Etape 3
La rue des hallebardes
L’actuelle rue des Hallebardes illustre l’influence structurante des tracés antiques dans l’organisation de la ville d’aujourd’hui.
Positionnée sur l’ancien cardo, qui devient la via praetoria (c’est-à-dire la principale artère commerçante du camp romain Argentoratum ), elle se déploie jusqu’à la rue des Juifs. Elle croise l’itinéraire du decumanus (actuelle rue du Dôme) qui constitue l’autre voie principale, la via principalis.
Etape 4
L'Hôtel de Hanau-Lichtenberg, actuel hôtel de ville
L’actuelle rue Brûlée devient au 18e siècle le terrain de construction privilégié des nobles et de l’aristocratie qui souhaitent bénéficier d’une vue sur les tournois se déroulant place du Marché-aux-Chevaux, actuelle place Broglie.
De style Régence, le nouvel hôtel commandité par Régnier III de Hanau-Lichtenberg est ordonné selon le plan type des hôtels parisiens : le bâtiment situé entre cour et promenade se déploie en forme de fer à cheval autour de la cour. Confisqué pendant la Révolution, l’Hôtel de Ville s’y installe en 1806.

Etape 5
Ancien théâtre Napoléon, actuel opéra
Édifié au nord de la place Broglie, l’ancien théâtre municipal - actuel opéra - est érigé en 1821 sur les plans de l’ingénieur Robin et de l’architecte Villot. Sa façade, avec son péristyle constitué de 6 colonnes ioniques coiffées de statues de muses, est de style néoclassique.
Un avant-corps circulaire à colonnes est ajouté à l'arrière du bâtiment pendant la période allemande par Johann-Carl Ott en 1888, qui permet d’étendre le bâtiment et constitue un point de liaison entre le centre historique et la Neustadt

Etape 6
La place de la République
Édifié pendant l’époque du Reichsland (1871-1918), la Kaiserplatz constitue une remarquable place d’apparat. Située dans la continuité de la place Broglie, elle est le point de croisement des grands axes qui structurent l’extension urbaine de la Neustadt, notamment l’axe impérial – avenue de la Liberté – ainsi que l’avenue de la Paix.
Constituant le nouveau centre politique et administratif de la ville, elle concentre de nombreux édifices officiels de styles néo-Renaissance – (Palais du Rhin, Théâtre national de Strasbourg et Bibliothèque nationale et universitaire) et néo-baroque (Préfecture et Direction régionale des Impôts).

Etape 7
L'axe impérial (avenue de la liberté)
Lieu des manifestations de prestige, la Kaiser-Wilhelm-Strasse constitue le principal axe de représentation qui met en regard l’ancienne résidence de l’Empereur et le Palais universitaire. Inspiré du modèle établi par l’urbaniste allemand J. Stübben, il double l’axe de circulation parallèle reliant la porte de Pierre à la porte de Kehl - actuelles avenues des Vosges, d’Alsace et de la Forêt-Noire.
Depuis les deux places qui délimitent l’avenue de la Liberté (place de la République et place de l’Université), les perspectives sur la cathédrale assurent une liaison visuelle et symbolique entre la Neustadt et la ville ancienne.

Etape 8
L'église Saint-Paul
Située à la pointe de l’île Sainte-Hélène, l’église protestante de garnison Saint-Paul compose avec l’Ill et ses berges, un ensemble paysager remarquable.
Bâtie entre 1892 et 1897 selon les plans de l’architecte Louis Muller, elle peut accueillir plus de 2 000 fidèles. De style néo-gothique rhénan inspiré de l’église Sainte-Elisabeth de Marbourg en Hesse (13e siècle), elle comprend deux flèches jumelles de 76m de haut et une grande rose de 8m de diamètre. Elle a conservé une partie de ses vitraux d’origine, qui représentent notamment des allégories de l’Empire et les armes des régions qui le composent.

Etape 9
Le palais universitaire
Le Palais universitaire constitue le cœur de la nouvelle université impériale. Érigé entre 1879 et 1884 par l’architecte Otto Warth, le bâtiment est un joyau architectural inspiré de la Renaissance italienne. Sa façade de 125 mètres rappelle la Galerie de Peintures de Dresde, ornée de statues de savants, symboles du savoir. Deux statues emblématiques, Argentina et Germania, réinstallées en 2014, marquent la réconciliation franco-allemande.
Le bâtiment est organisé autour d’une vaste aula centrale, autour de laquelle sont distribuées les salles d’enseignement. Centre névralgique du bâtiment, elle accueille cérémonies et événement, perpétuant une tradition séculaire.

Etape 10
Les bains municipaux
S’inscrivant dans le projet de modernisation conduit par le maire Rudolf Schwander (1904-1918), les Bains municipaux constituent l’un des fleurons de la politique sociale et hygiéniste de la Ville. Construits entre 1905 et 1908 d’après les plans de l’architecte de la ville, Fritz Beblo, l’édifice s’inscrit dans le courant du Bund für Heimatschutz, qui puise ses références dans la tradition régionale. Sa rotonde d’entrée, rappelant celle d’un palais de la fin du 18e siècle, participe au caractère majestueux du bâtiment. L’édifice dispose de nombreux bassins chauds et froids, de saunas et de bains romains, tous richement décorés.


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Ce parcours a été élaboré par le 5e Lieu.
Retrouvez le sous format livret, ainsi que bien d'autres, au 5 place du Château !